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Comparatif voitures électriques vs thermiques : impact réel pour un pool de véhicules

L’électrification des flottes d’entreprises et de collectivités progresse sous l’impulsion des contraintes réglementaires (taxe de verdissement, obligations de réduction d’émissions, ZFE, calculs d’avantages en nature). Mais avant d’opter pour une conversion massive vers les véhicules électriques (VE), il est essentiel de comprendre les impacts réels sur les coûts, l’empreinte carbone et la gestion opérationnelle dans un pool mutualisé.

1. Coût total de possession (TCO) : VE vs Thermique – focus usages soutenus en pool

Le TCO (Total Cost of Ownership) recouvre l’ensemble des coûts supportés pendant la durée d’usage d’un véhicule, mais dans le contexte d’un pool de véhicules, il doit être analysé selon l’usage réel, l’intensité d’utilisation et la disponibilité requise pour plusieurs utilisateurs.

Il inclut notamment :

  • Le coût d’acquisition ou de financement / leasing,
  • Les coûts d’entretien, réparation et pièces d’usure,
  • Le coût énergétique (carburant ou électricité),
  • La fiscalité et les aides (ex. prime CEE, exonération TAVT),
  • Les coûts indirects liés à la disponibilité : immobilisation, panne, remorquage, pertes liées aux indisponibilités.

Coût d’acquisition et incitations financières

  • Le prix d’achat moyen d’un VE reste plus élevé qu’un véhicule thermique équivalent.
  • Pour compenser l’écart :
    • Prime CEE pour entreprises et collectivités (remplaçant le bonus écologique depuis 2025),
    • Exonération TAVT pour les VE,
    • Dispositions fiscales via amortissement ou crédit-bail.

Remarque : Les montants et conditions varient selon le modèle, la flotte, et les arrêtés en vigueur. Il est indispensable de vérifier les plafonds et taux applicables au moment du projet.

Coût énergétique / d’usage

Pour un usage intensif et régulier (~15 000 km/an par véhicule) :

  • Thermique : 1 500–1 700 € / an
  • Électrique : 300–500 € / an (hors recharge rapide)

Bénéfices pour un pool :

  • La recharge planifiée permet de lisser les besoins entre plusieurs utilisateurs.
  • Le suivi via capteurs ou armoire connectée assure la disponibilité et la rotation optimale des véhicules.
  • Économie énergétique ≈ 70 % vs thermique, impact significatif sur le TCO sur la durée.

Entretien et fiabilité

  • VE : entretien réduit de 20 à 50 % (hors batterie), moteur simplifié → moins d’arrêts et meilleure disponibilité.
  • Thermique : coûts classiques liés aux vidanges, plaquettes, embrayage, etc.
  • Points à surveiller : batterie, électronique, gestion thermique. Ces coûts doivent être intégrés pour une estimation réaliste du TCO.

Décarbonation et impact sur le TCO

PosteThermiqueÉlectriqueImpact pour un pool
Énergie1 500 € / an400 € / an–70 % consommation, lisser les rotations
Entretien / pièces1 200 € / an600 € / an–50 %, meilleure disponibilité
Surcoût acquisition+10–30 %Compensé partiellement par prime CEE
FiscalitéTaxe annuelleExonération TAVT + prime CEERéduction coûts fixes
Émissions CO₂20–40 t / 150 000 km6–12 t / 150 000 km–70 % émissions, conformité LOM

👉 Insight clé :
Pour des usages intensifs et soutenus, un VE devient compétitif rapidement sur le TCO grâce aux économies opérationnelles et à la réduction des indisponibilités.

Synthèse stratégique pour un pool optimisé

    1. Dimensionner selon usage réel : type de véhicule, autonomie et nombre d’utilisateurs.
    2. Optimiser la recharge : armoire connectée ou API pour bornes électriques.
    3. Évaluer le TCO sur 3 – 5 ans : inclure énergie, entretien, fiscalité, amortissement.
    4. Décarboner progressivement : prioriser véhicules les plus utilisés pour maximiser bénéfices énergétiques et opérationnels.

    Conclusion : Un pool de VE bien pensé permet de maximiser la disponibilité, de réduire les coûts opérationnels, et de décarboner la flotte tout en maintenant le TCO sous contrôle.

    Visualisation synthétique actionnable pour un fleet manager

    CritèreVP ThermiqueVP ÉlectriqueVUL ThermiqueVUL ÉlectriqueBénéfices pour un pool
    Usage intensif (km/jour)Limité par carburant et usureRecharge planifiée / autonomie adaptéeLimité par carburant et usureRecharge planifiée / autonomie adaptéePermet roulement fluide et disponibilité continue
    Coût énergétique (€/100 km)7 – 92 – 38 – 102 – 4Économie ×3–4 sur usage intensif
    Entretien annuel (€)1 2006001500750–50 %, moins d’arrêts, meilleure fiabilité
    Surcoût acquisition+10 – 30 %+15 – 25 %Compensé partiellement par prime CEE
    Fiscalité / primeTaxe annuelleExonération TAVT
    + prime CEE
    Taxe annuelleExonération TAVT
    + prime CEE
    Réduction coûts fixes
    Émissions CO₂ /
    150 000 km
    20 – 40 t6 – 12 t25 – 45 t8 – 15 t–70 %, conformité LOM, RSE

    2. Empreinte carbone : impact réel dans un pool

    Cycle de vie (ACV) et émissions

    L’intérêt environnemental d’un véhicule électrique ne se limite pas à ses émissions “à l’usage” : il faut intégrer la fabrication, l’usage, et la fin de vie.

    • La fabrication d’un VE, notamment la batterie, est plus émettrice que celle d’un véhicule thermique équivalent. On estime souvent que la production d’un VE génère ~ 50 % d’émissions supplémentaires par rapport à un véhicule thermique, surtout pour le segment batterie.
    • Toutefois, plusieurs études harmonisées montrent que, en Europe, sur la durée de vie complète, un véhicule électrique émet 2 à 4 fois moins de CO₂ que son équivalent thermique. Par exemple, une moyenne autour de 63g CO₂/km pour un VE (cycle de vie) contre 235g CO₂/km pour un véhicule thermique (chiffres européens ACV) est citée par certaines analyses.
    • Certains rapports indiquent que l’avantage CO₂ du VE s’élargit avec la décarbonation du mix électrique national.

    Donc, dans un pool, à kilométrage élevé et sur longue durée, le gain carbone sera significatif — typiquement une réduction de l’ordre de 60 à 75 % des émissions totales, selon les conditions.

    Mais cela dépend fortement du mix électrique national (en France, l’électricité est déjà très peu carbonée) et de la durée d’utilisation du véhicule.

    Émissions : différents calculs

    Dans les comparaisons, il faut être attentif à ce que l’on compare :

    • Émissions directes (thermique = combustion, VE = zéro à l’usage)
    • Émissions induites (production du carburant, transport, raffinage)
    • Émissions de production (fabrication du véhicule, de la batterie)
    • Émissions en fin de vie / recyclage

    La plupart des études ACV tiennent compte de tout cela, mais les hypothèses varient (durée de vie, kilométrage, mix électrique).

    📌 Point à clarifier :
    Choix des hypothèses d’ACV (durée de vie, kilométrage, mix futur, scénario de recyclage) pour les modèles types du pool, afin de justifier les chiffres pour votre cas spécifique.

    3. Gestion de la recharge et suivi du niveau d’énergie

    L’un des défis majeurs pour un pool de VE est d’assurer que les véhicules sont suffisamment rechargés et disponibles au bon moment.

    Approches possibles :

    1. Remontée manuelle / déclarative

    • L’utilisateur en fin d’utilisation saisit l’état de charge ou la quantité d’énergie restante.
    • Un système (armoire connectée, interface interne, application) centralise les niveaux de charge et déclenche les alertes de recharge.

    2. Intégration télématique / API borne

    • Liaison directe entre le système de gestion du pool (par ex. GéoContact) et les bornes de recharge.
    • Suivi en temps réel des niveaux de charge, planification des recharges, attribution des véhicules selon l’autonomie restante.

    Certains acteurs rapportent qu’une telle connexion directe permet d’améliorer la disponibilité des véhicules VE de l’ordre de 20 à 30 % (réduction du “temps mort” pour recharge).

    Mais la réalisation technique (interopérabilité des bornes, communication, protocoles) est non triviale. Il faudra vérifier la compatibilité entre les bornes utilisées et le logiciel de gestion.

    📌 Point à vérifier :
    Taux de disponibilité améliorable dans des cas réels (études de terrain), coûts de mise en œuvre des API, latence dans la remontée des données.

    4. Lever les freins des utilisateurs : le rôle du pool

    Beaucoup d’utilisateurs professionnels hésitent encore à utiliser un VE pour les raisons suivantes :

    • Crainte de l’autonomie
    • Appréhension face aux temps de recharge
    • Méconnaissance des comportements de conduite (récupération, freinage régénératif)
    • Incertitude sur la fiabilité

    Un pool mutualisé peut jouer un rôle d’incubateur :

    • Permettre aux collaborateurs d’essayer un VE dans un cadre sécurisé
    • Proposer des formations / tutoriels sur les bonnes pratiques
    • Inciter progressivement à l’usage, avec un soutien technique (assistance)
    • Instaurer des retours d’expérience internes (feedback utilisateur)

    Ainsi, la dimension humaine (acceptation, confiance) est souvent le frein le plus fort, plus que les données chiffrées.

    5. Adoption différenciée : usage professionnel vs particulier

    Les dynamiques d’adoption diffèrent selon les segments :

    • Sur le marché particulier, les VE représentaient environ 17 % des ventes en France récemment (données récentes de tendance)
    • Dans les flottes d’entreprises et collectivités, la part est souvent plus élevée (dans certaines études ~ 25-30 %), en raison des obligations réglementaires, des incitations fiscales, et des stratégies de responsabilité environnementale.
    • Les entreprises sont également plus à même d’absorber des surcoûts d’investissement, surtout à long terme, et de mutualiser les infrastructures de recharge (échelle industrielle).

    Cependant, les chiffres précis varient selon les sources et les années : il faut se baser sur les données les plus récentes disponibles (PFA, Observatoire Flotauto, ADEME, etc.).

    Conclusion : quelle stratégie pour un pool ?

    Intégrer des VE dans un pool présente des bénéfices réels et mesurables, à condition de maîtriser les hypothèses :

    • Le TCO peut devenir favorable sur le long terme, surtout si les usages sont intensifs, que les recharges sont bien optimisées et que les entretiens réduits sont confirmés.
    • L’empreinte carbone est significativement meilleure sur le cycle de vie, surtout dans un contexte électrique décarboné.
    • La gestion opérationnelle (recharge, attribution, suivi) est un enjeu clé pour que le passage à l’électrique ne pénalise pas la disponibilité.
    • Un pool permet d’expérimenter progressivement, de familiariser les utilisateurs et de lever les freins psychologiques.
    • Il est essentiel de recalculer les coûts et hypothèses pour votre cas spécifique (géographie, usage, modèles envisagés, coût d’énergie local, mix électrique, durée de détention).

    👉 Avant de décider :
    Il est recommandé de tester un petit nombre de VE dans le pool, de monitorer leur TCO réel et de comparer aux véhicules thermiques restants.

    Avec GéoContact, vous disposez d’indicateurs à l’usage vous permettant d’analyser et de prendre des décisions éclairées pour ajuster votre stratégie de conversion.

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